Lorsque le co-enseignement et l’intelligence artificielle conduisent à revisiter la prestation de services pédagogiques

Par Marie-Christine Monnoyer-Longé
Français

La pratique du co-enseignement a été récemment dynamisée par la recherche de solutions pédagogiques aux problèmes posés par l’hétérogénéité des classes. Cette pratique constitue une innovation servicielle tant pour les enseignants (prestataires) que pour l’élève (client) puisqu’elle transforme la relation dyadique maître-élève en une relation triadique qui suppose un partage des responsabilités et une coordination entre enseignants tant dans la phase préparatoire qu’exécutoire. L’introduction d’outils d’intelligence artificielle dans un travail collectif avec de jeunes apprenants fait aussi naître une relation triadique qui conduit le ou les enseignants à reconfigurer leur rôle et semble ouvrir pour les élèves de potentielles démarches d’autonomie, confirmant les travaux du neuroscientifique S. Dehaene sur la faible connaissance, par les enseignants, du modèle mental des apprenants et ses conséquences sur leurs pratiques pédagogiques. L’éclosion et la pérennisation de ces innovations qui reposent largement sur la dynamique des enseignants supposent de s’interroger sur les évolutions nécessaires de la gouvernance des établissements de formation.

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