Verrous institutionnels et subventions : une dissymétrie de compétitivité technologique pour l’agroécologie dans l’agriculture tropicale

Par Ludovic Temple, Nathalie Jas, Hadrien Di Roberto, Thierry Brunelle, Bruel Tchiofouo Yemelo, Gérard Dlp Bayiha
Français

Malgré les effets négatifs des pesticides de synthèse sur la santé et l’environnement, leur usage continue d’augmenter, notamment dans l’agriculture tropicale, soutenu par des subventions publiques et privées. Ce paradoxe persiste en dépit des politiques de réduction et des alternatives agroécologiques reconnues. L’étude analyse les verrous institutionnels et socio-économiques freinant la transition vers l’agroécologie, à partir de recherches menées au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Cambodge. Trois niveaux de blocage sont identifiés : macro (réglementations et politiques agricoles), méso (distorsions de compétitivité entre filières), et micro (rentabilité pour les agriculteurs). Le soutien massif aux pesticides crée une dissymétrie face aux alternatives, qui manquent d’infrastructures, de formation et d’appui financier. Cette situation pose un problème de coût caché (santé, pollution) et interroge la pertinence des politiques actuelles. L’étude appelle à des régulations globales et des mécanismes de correction comme des barrières tarifaires fondées sur l’empreinte écologique.

  • Agroécologie
  • Pesticide
  • Subvention
  • Verrouillage
Voir l'article sur Cairn.info